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  • Le retour de la carte postale

    Le retour de la carte postale

    Le Circuit « belle époque » a été mis en place et financé par « les Comptoirs d’Ansouis », associations des commerçants de la commune. C’est le premier circuit mis en place avec l’appui d’ Ansouis-Patrimoine.

    Au début du XXème siècle, le développement de la photographie permet d’avoir plus de témoignages visuels sur cette époque où les rues du village bruissaient d’activités diverses : maréchal-ferrant, cordonnier, tailleur, coiffeur, couturière, buraliste, épicier, boulanger, boucher, cafetier tenaient échoppes et le photographe n’avait aucune difficulté à trouver la figuration nécessaire à ses prises de vue. Le circuit est l’illustration de la vie à cette époque.

    Depuis quelques temps, il manquait une des cartes, qui avait due être enlevée suite à des changements de propriété.

    Elle vient enfin d’être replacée face à l’entrée du château. Il faut remercier la mairie et surtout ses techniciens qui ont fait ce travail.

    Ci-dessous vous avez les liens avec tout le circuit.

    1-  Le Boulevard – Entrée du village

    2- Les vieux remparts

    3 – Place des hôtes

    4 – Hôtel des Postes

    5 – Place de Cartaux, entrée du château

    6 – L’Église et l’éperon

  • 6 – L’Église et l’éperon

    6 – L’Église et l’éperon

    Le portail de l’église d’Ansouis, classée monument historique en 1921, est partie intégrante de la première enceinte fortifiée datant du XIIIème siècle – Le bastion-éperon, protégeant les abords du portail d’entrée du château sera, lui, édifié au milieu du XVIème siècle, au moment des guerres de religion. Ce cliché est un phototype (Cliché obtenu directement après exposition et traitement d’une couche photosensible) datant de 1910, tiré par le studio E.Lacour à Marseille.

    La photo ci-dessous, prise par Marc Deydier montre l’intérieur de l’église au début du XXe.

  • 5 – Place de Cartaux, entrée du château

    5 – Place de Cartaux, entrée du château

    L’appellation de la place est un mystère ! Une rue de Cartaud existait à cet emplacement avant la démolition de plusieurs bâtisses fin XIXème siècle pour constituer à l’époque une place dite des 4 cantons !! Aujourd’hui la place s’appelle tout simplement place du Château et une rue du Cartel subsiste vers le Petit Jardin ! D’où peut-être l’idée d’un lieu où quelques vendeurs avaient le contrôle d’un marché par entente formelle.

  • 4 – Hôtel des Postes

    4 – Hôtel des Postes

    Il s’agit du premier bureau de Poste d’Ansouis, place du Petit Portail, inauguré en 1905. Fin 1906, la municipalité prendra en charge les frais d’installation du bureau téléphonique ; la commune supportera également plus tard les frais de transport de la tournée du facteur en voiture ! On distingue, portant képi, 1er à droite en haut de l’escalier, M. Jouval, 1er receveur d’Ansouis. Ces premières cartes d’Ansouis étaient éditées par M. Sylvain Turcan, coiffeur, présent sur la photo ! (personnage portant chapeau à droite) on aperçoit l’enseigne de son échoppe sur l’avant-dernière maison au fond.

    La photo ci-dessous est le contre-champ de la précédente.

  • 3 – Place des hôtes

    3 – Place des hôtes

    Le café actuel, aujourd’hui “Bar des sports” est déjà là ! – Il faut savoir qu’à cette époque (vers 1900) le village comptait plusieurs cafés et cercles – Le photographe, Marc Deydier a “convoqué” les habitants du village pour une mise en scène où on remarque le costume des jeunes écoliers en blouse et béret ! Ils ne viennent pas de loin, les écoles (écoles garçons et filles séparées jusqu’en 1926) étant alors situées dans le village.

  • 2- Les vieux remparts

    2- Les vieux remparts

    Ce cliché fait partie de la première série de vues d’Ansouis effectuées au début du XXème siècle par M. Marc Deydier, notaire à Cucuron et photographe. Une salle du musée qui porte son nom à Cucuron est consacrée à sa passion de la photographie. On aperçoit, accolée au château, une chapelle de style néo-roman ; édifiée par le duc Elzear de Sabran (3ème du nom) en 1880, rasée par Foulques en 1941. Le haut de la tour crénelée, vestige de la deuxième enceinte fortifiée (XIVème siècle) est alors accessible par le chemin de ronde ; ce qui n’est plus le cas aujourd’hui !

  • 1- Le Boulevard – Entrée du village

    1- Le Boulevard – Entrée du village

    Cette photo est la plus récente de la série d’agrandissements ins­tallés dans les rues du village – elle date d’environ 1930 ; la carte postale a été éditée par le café épicerie Victorien, rue du petit portail ; celui-ci faisait aussi danser les villageois les dimanches après midi ! L’allée de platanes est déjà présente – par contre, un long mur borde le coté est du boulevard (le terrain de boules n’existait pas encore) et on y découvre une des premières auto­mobiles du village : une Peugeot 201.

    La photo ci-dessous constitue le contre-champ de celle du dessus.

  • De fiéu en courduro

    De fiéu en courduro

    Jusqu’au 26 mars 2023, l’association Li Reguignaire dou Luberoun propose l’exposition « de Fiéu en courduro (de fil en aiguille) ». Elle se tient à Pertuis à l’espace de Croze, ancienne chapelle Saint Jacques de l’hôpital, à l’entrée de la rue de Croze.

    L’exposition montre tout type de tissus, d’étoffe et de dentelles qui se fabriquaient auparavant dans notre région. Coton, laine, chanvre, soie, toutes les matières qui pouvaient être utilisées sont montrées, de la plante au vêtement final. Elle présente aussi d’autres usages du textile comme les ficelles et les cordes, les dentelles, le drap, les couvertures matelassées. Vous pourrez aussi voir les outils, machine à coudre, métier à filer, cardeuse, tampons à imprimer.

    Il vous reste une semaine et deux WE pour voir cette exposition, qui présente une autre forme de patrimoine. L’entrée est gratuite, ouverte tous les jours, le week-end de10h à 12h et de 14h à 18h,  en semaine : 9h à 12h et 14h à 18h.

  • Salon de la généalogie 2023

    Salon de la généalogie 2023

    Patrimoine et généalogie font souvent bon ménage. 

    Le week-end des 22 et 23 avril 2023,  de 9h30 à 18h00, aura lieu le Salon de Généalogie organisé par le Cercle Généalogique de Vaucluse et des terres adjacentes (cgvaucluse.org). Il se tiendra au Château de Fargues avenue Pierre de Coubertin 84130 Le Pontet.

    A coté des exposants, aura lieu une exposition et des conférences sur le thème des « musiciens du Vaucluse du 17e au 19e siècles ».

    C’est aussi une occasion de rencontrer les différents cercles généalogique de la Région. Nous vous invitons à partager ce moment avec d’autres passionnés et de découvrir le Chateau de Fargues, petit édifice du temps des papes d’Avignon (pour le début de la construction).

  • Entretien avec Paulette et Alice Caste en 2020

    Entretien avec Paulette et Alice Caste en 2020

    Paulette et Alice sont les doyennes de la petite communauté qui habite la Campagne Martialis à l’est d’Ansouis. Elles ont bien voulu raconter pour Ansouis Patrimoine leurs souvenirs sur le quartier.

    Martialis

    Martialis est cette grosse bâtisse flanquée de deux tours en contrebas de la route entre Cabrières et Pertuis, au croisement avec la route d’Ansouis à la Tour d’Aigues. Pour les habitants de la région, il suffit de dire en dessous de l’Art Glacier, pour qu’ils situent.

    Martialis vu du sud avant l’électrification en 1930

    Cette maison a été pendant deux siècles et demi, une bastide aixoise occupée par des nobles de la capitale provençale. Elle avait chapelle, tours d’angle, salon d’apparat. En 1858, elle est entrainée dans la faillite personnelle du Comte Henri Maxime Philippe de Renaud d’Alleins. Les terres et propriétés sont mises en vente par un jugement du Tribunal d’Apt. 

    Le château est acheté par un marchand de bien de Sannes avec l’argent de sa femme. Celui-ci va revendre par appartement la bastide et les terres dont il s’est rendu acquéreur.

    Sans se perdre dans les détails des ventes et revente des biens, trois familles ont acheté les biens et des terres, et sont encore là : les Caste, Les Girard (aujourd’hui les Fouque), les Féraud (aujourd’hui les Jaubert). Ces trois familles arrivaient des contreforts du Luberon entre Cucuron et Cabrière d’Aigues.

    La vie de la ferme avant la 2ème guerre

    La ferme des Caste est une exploitation de polyculture vivrière comme il en existe beaucoup dans le Pays d’Aigues. Les terres produisent d’abord pour la consommation des habitants, accessoirement pour la vente.

    L’eau était nécessaire en abondance pour les habitants, les animaux et les jardins. Au début elle devait provenir du grand bassin à l’ouest du château. Faute d’entretien celui-ci se tarit à une date inconnue. Une éolienne permet alors d’alimenter en eau les petits bassins où l’on recueille l’eau. Vers 1930, le mistral abat l’éolienne, que le grand-père de Paulette et Alice, Jules, remplace par un groupe électrogène. L’arrivée quelques mois après de l’électricité sur la ferme permet de faire fonctionner la pompe.

    Pour travailler les terres, le fermier utilise des chevaux et des mulets. Ils sont abrités dans l’écurie à l’est du château. Le package et le fourrage sont assurés par le grand pré qui borde le Mardéric entre Martialis et le Bastidon. Cette ressource étant rare et indispensable, elle est partagée entre plusieurs propriétaires. Outre les Caste, d’autres fermiers viennent y mener leurs bêtes : les Esparon qui habitent ce qui est devenu le domaine des Marchand, les Curnier puis les Théry, les Tissot.  Un Tissot est un jour renversé par la foudre alors qu’il fait les foins.

    Une autre ressource communautaire est le grand jardin qui se trouve de l’autre côté de la route. Il est irrigué par un bassin et partagé entre plusieurs exploitants. Chacun a un jour de droit de soutirage de l’eau. Les Caste peuvent irriguer leur portion le samedi (jour qu’ils échangent parfois avec Gaston Arniaud qui habite à côté du bassin).

    Le blé est la principale culture de la ferme. Il demande de la main d’œuvre pour la moisson et le battage, les habitants de Martialis s’entraident. Armand Guirand a repris la conduite des terres des Féraud lorsque l’héritière  a épousé un instituteur, Charles Jaubert. Lui et André s’assistent pour le labour, la moisson et le battage du blé. Ils sont parfois aidés par les petits-enfants de Malvina Curnier ou des cousins Caste venus d’Aix ou Marseille. Les Caste font le battage au Bastidon.

    Fin de la moisson au Bastidon. André Caste et Armand Guiran sur la meule

    La vigne est la deuxième culture importante. Elle permet de faire du raisin de table qui se vend bien, et du vin pour la consommation personnelle. Les frères Jules et Paul Caste partageaient  un pressoir ambulant qui se déplaçait entre les fermes. Dans les années 1990, on pouvait encore le voir trôner devant la ferme des Marchand. Le résultat du pressage était ensuite entreposé dans de vastes cuves et tonneaux dans les caves des fermes.

    Dans les années 1920, des coopératives viticoles communales sont implantées auxquelles les paysans sont invités à participer. Elles doivent permettre d’industrialiser la vinification et faciliter la commercialisation. Les frères Caste vont faire des choix différents. Paul, qui habite la ferme des Marchand  rejoint la coopérative de la Tour d’Aigues où habite encore la grand-mère Marie. De plus elle s’accède facilement depuis sa ferme. La pente descend constamment, facilitant le travail de l’attelage qui tire la charrette pleine. Jules habite le Bastidon puis Martialis.  Aller à la Tour d’Aigues depuis le Bastidon suppose de remonter la cote jusqu’au croisement avec la route de la Tour d’Aigues. Econome des forces de ses bêtes, Jules décide donc de s’inscrire à la coopérative d’Ansouis.

    André Caste devant et Armand Guiran conduisant une charette emplie de banastes de melons

    Il y a peu d’oliviers sur Martialis, mais Jules avait quand même deux rangées à côté du cabanon construit par son père Cyr le long de la route de Pertuis.  André, son fils,  emmenait cette production à un moulin de Manosque pour faire de l’huile.

    La vie de la ferme est troublée par la guerre en 1944. A ce moment, les Caste abritent au dernier étage de Martialis un ouvrier agricole. Intrigués par la lumière, les occupants croient qu’il s’agit d’un maquisard. Le jeudi, les miliciens français viennent au château et menacent André Caste avec un pistolet. Le dimanche, ce sont les allemands qui arrivent pour perquisitionner, à la recherche de l’éventuel maquisard ou d’armes. Ils terrorisent la vieille voisine, Malvina Curnier qui essaie de cacher avec son dos le fusil de chasse de son mari Abel.  Puis, ils visitent la partie occupée par les Caste. N’ayant rien trouvé (André enterrera son fusil pour le cacher), ils s’installent dans la cour du château pour déjeuner. Mais ils ne sont pas rassurés. Les américains ont débarqué et disposent de la maitrise de l’air. Lorsqu’un avion survole les collines, ils conseillent aux fermiers de ne pas se montrer pour éviter un mitraillage ou un bombardement. Enfin, les allemands partis, au mois d’août suivant les habitants du château voient passer les troupes américaines se dirigeant vers Cabrières.

    Vie quotidienne dans les années 40 et 50

    A partir de 1950 environ, toutes les terres sont louées pour le pâturage à Etienne Belmondo, le berger italien qui s’est installé d’abord à Saint Maurin, puis sur la ferme de la Pourrette. Celui-ci fait paître ses moutons sur les champs, qu’ils nettoient de toutes les mauvaises herbes. La bergerie s’arrêtera de produire des agneaux dans les années 1970.

    Il restait beaucoup de muriers, vestiges de la culture industrielle de vers à soie qui existait au XVIII° et au XIX°.  Il y a aussi de nombreux amandiers. La récolte se faisait lorsque Marthe Curnier, la fille de la voisine venait à la ferme. Elle donnait un coup de main pour écosser les amandes.

    A proximité de la ferme, il y a aussi beaucoup de travail pour les femmes. Il faut faire des conserves avec les produits du jardin. Il faut aussi nourrir la basse-cour. Il y a des poules, des canards, des pintades et des lapins pour la consommation de viande et d’œufs de la famille. Assez peu étaient vendus. Il y a aussi un ou deux cochons, qu’un boucher de Pertuis, monsieur Blanc, venait abattre et découper. Enfin il y a deux chèvres qui permettent d’avoir des tomes de fromages (accessoirement elles portaient la petite Alice lorsque tout le monde allait au jardin).

    La chèvre des Caste entourée d’enfants

    Pour ce qui manquait, les commerçants se déplaçaient à l’époque.  Trois fois par semaine, le boulanger d’Ansouis, Monsieur Coulon, faisait la tournée (la tournée fut réduite ensuite à deux passages hebdomadaire avant de disparaître). Chaque semaine, il y avait aussi un épicier, Carmagnol, et un poissonnier dit « Pas joli » par un enfant irrévérencieux.

    Tous les jours, il y avait aussi la tournée du facteur à vélo.

    La viande rouge s’approvisionnait chez M. Blanc, le boucher. Celui-ci attendait dans sa boutique place de la Diane à Pertuis, lorsque la famille allait au marché du vendredi.

     Aller à l’école était compliqué lorsqu’on habitait loin du village. Outre la longueur de la marche, il fallait compter avec les intempéries qui pouvaient rendre les chemins impraticables l’hiver. André avait sa grand-mère à la Tour d’Aigues. Il allait donc à l’école dans ce village, en prenant au passage sa cousine Félicie, la fille de Paul et Noémie. Sa future femme, Valérie, habitait Soulière et avait ses deux grands-mères au village d’Ansouis. En arrivant au village, elle allait saluer ses ancêtres, regardait ce qu’elles faisaient à manger et choisissait chez laquelle elle irait prendre le déjeuner.

    Jusqu’à neuf ans, Paulette alla à l’école à Ansouis où elle avait encore une grand-mère. Elle fréquentait la petite classe qui se trouvait à côté de la mairie (les grands avaient école plus haut à côté de l’église). Après le départ de la grand-mère, elle va en pension à l’Immaculé Conception à la Tour d’Aigues. Alice va directement au pensionnat, et continue dans l’institution de l’immaculée conception à Avignon.

    Paulette Caste deuxième à droite au deuxième rang de la classe 39-40 d’Ansouis

    Reconversion

    A partir des années 50, la ferme sort lentement de l’agriculture vivrière. Les tracteurs et la camionnette remplacent les chevaux et les mulets, les engrais minéraux permettent d’augmenter les rendements. Plus besoin de calculer les distances et les efforts en fonction des forces des bêtes et des hommes.  Les exploitants se tournent vers des cultures commercialisables.

    Dans un premier temps, la région suit la conversion de la vallée de la Durance. André plante des melons et des asperges. Devant la maison, Tissot fait du champ qui longe aujourd’hui le chemin d’accès  un verger de pommiers. Le grand père Fouque qui a épousé Marthe Curnier fait planter des cerisiers.

    Roger, après le décès de son père André, se risque à l’ail et aux carottes.

    Dans un deuxième temps au cours des années 1970, la viticulture envahit tout. Les paysans rachètent des droits à planter dans d’autres régions. Les machines à vendanger permettent d’économiser la main d’œuvre.

    Un rééquilibrage se fait au cours des années 90. On plante du tournesol, du maïs, des céréales, sans abandonner la vigne.

    Aujourd’hui tout le monde est à la retraite à la ferme et profite d’un repos bien mérité. Les terres sont exploitées par d’autres, les enfants ont choisi d’autres professions que l’agriculture. C’est une autre époque qui est arrivée.

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