Une rue caladée, encaladée ou en calade, ou plus simplement une calade, désigne une rue pavée de galets du Rhône ou de la Durance, ou de pierres calcaires venus de nos collines. Ces galets ou ces pierres sont posées sur la tranche, et bloqués par un mélange de sable et de chaux. Ce type particulier de revêtement participe à l’ambiance de nos villages.
On caladait les rues, les chemins, les aires de battage, les sols de cours de maison, les sols d’écuries. Il y a une très belle aire de calade à côté du château de Cadenet.

À partir d’un tas de pierres, les caladiers faisaient trois lots :
• les pierres d’ossature : caniveaux, bordures, séparations ;
• les pierres appelées à servir de marches : pierres longues et plates, enfoncées dans le sol pour résister à la poussée ;
• les pierres de remplissage, vouées à combler les vides entre les pierres d’ossature ou entre ces dernières et les marches.
Les pierres étaient posées sans mortier, sur du remblai, du sable ou sur d’autres pierres posées horizontalement. Ces pierres étaient posées de champ afin que leur surface de contact soit la plus grande possible. Ainsi, les pierres se bloquaient entre elles et se stabilisaient mutuellement. Les espaces restants étaient comblés avec du sable mélangé de chaux.

Les marches d’escalier sont dites en pas-d’âne. Ce terme imagé du vocabulaire du caladage, et son synonyme « pas de mule », désignent, dans une allée en pente, les paliers successifs que séparent des marches de faible hauteur et dont la longueur est calculée de telle sorte que le nombre de pas de l’animal soit impair. La distance de chaque palier permettait aussi au caladier de travailler aisément une marche après l’autre de bas en haut en commençant par le bas.
L’ensemble formait une chaussée souple, qui se déformait en fonction des mouvements du sol ou sous le poids des charges qui y circulaient. C’est pourquoi les calades n’ont pas résistées à la circulation automobile.
Les calades d’Ansouis s’étaient dégradées avec le temps. En 2011, fut décidé une opération de remise en état dans nos traverses. Une convention fut signée entre la mairie, la Fondation du Patrimoine et l’association créée ad hoc, Ansouis-Patrimoine. Celle-ci était chargée de collecter les fonds du mécénat et de faire la promotion du patrimoine du village rénové.
Cette opération s’est continuée pendant plusieurs années, et se poursuit encore sous d’autres formes.

Pour en savoir plus
Cette chronique s’inspire des articles de l’Ansouisien, le journal municipal d’Ansouis, parus au printemps 2011, automne 2013, mars 2015, septembre 2015, janvier 2017.
Vous pouvez aussi lire :
René Sette, Fabienne Pavia, photos de François-Xavier Emery et Joseph Marando « Calades les sols de pierre » (le bec en l’air, 2021)
Crédits
photos des calades en construction Collection Lionel Guin-Ansouis-Patrimoine
photos d’en-tête et de la traverse du vieux platane Collection Thierry Fouque-Ansouis-Patrimoine
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