Il est difficile de présenter des photos du Pays d’Aigues sans parler de Marc Deydier.
Il nait en 1845 à Saint Pierre de Vassols au pied du Mont Ventoux. Il appartient à une famille de petits agriculteurs.
En 1868, il devient clerc de notaire chez Maître Girard à Cucuron, et le 27 octobre 1869 il épouse une cucuronnaise, Marie-Rose Jausseran. Les années qui suivent sont laborieuses. Il travaille seul pour acheter une maison, des terres, l’étude notariale de Cucuron (1876) et finalement rembourser les dettes qu’il a accumulées. Enfin en 1886, il embauche un clerc, G.Chauvet, et va donner libre cours à son insatiable curiosité.

Sa première passion est la chasse. Son ami Delestrac lui procure un fusil d’occasion en 1878 et il parcourt la campagne environnante avec son arme. Ses centres d’intérêts se développent à partir de cette première activité. Il fait de la taxidermie, créant une collection d’animaux. A coté, il commence une collection de géologie et acquiert une petite notoriété dans ce milieu. Il devient membre de la Société Géologique de France en 1890. La géologie l’amène à l’archéologie. Il commence par l’archéologie gallo-romaine. Il fait un coup de maître en achetant le bas-relief des nautes à Mathieu Guérin de Cabrières d’Aigues en 1892. Cette œuvre est une des premières représentations d’un tonneau. Elle se trouve maintenant au musée lapidaire d’Avignon. Il publie en 1912 avec Héron de Villefosse une étude sur ce monument.

Il se tourne ensuite vers la préhistoire. Il commence par des recherches en Pays d’Aigues, en particulier à coté de la bastide de La Vaquette sur la commune d’Ansouis. Ensuite il continuera ses travaux dans la région de Murs et vers Forcalquier.
Parallèlement il développe toute une activité de notable local. Il devient Président de la chambre des notaires de l’arrondissement d’Apt en 1885. En 1896, il fonde le Syndicat agricole de Cucuron, sorte de coopérative qui regroupe les achats de matériels et d’engrais. En 1896 encore il devient correspondant du Petit Marseillais, et il travaillera pour d’autres journaux. En 1903, il devient membre fondateur de la Société Préhistorique de France.
En 1902, il achète un appareil de prise de vue et tout le matériel de développement de photographies. Il a alors 57 ans. Au début son objectif était de garder le souvenir des différentes activités qu’il menait. Médiocre dessinateur, il trouve là un moyen d’illustrer ses articles comme le lui conseillait son ami Albin Curet « si vous avez l’intention de publier quelque chose, faites ou faites faire des photographies » . Mais dès 1904, il se lance dans l’édition de cartes postales. À la demande des commerçants locaux (buralistes, libraires, épiciers et même coiffeurs), il publie de véritables reportages sur les villages du Vaucluse et des Alpes de Haute Provence. Au total il va réaliser 3000 à 3500 photographies.
Le 1er janvier 1912, il cède l’étude de Cucuron à son neveu Théophile Ricou. Il continue cependant une petite activité en tant que notaire honoraire. Il devient liquidateur testamentaire puis gestionnaire des biens du Comte de Sabran.
Cependant ses forces déclinent. Il cesse de faire des photos vers 1916, il décède en définitive le 3 avril 1920.

Pour en savoir plus
Il y a un musée Marc Deydier à Cucuron, rassemblant des collections ethnographiques, archéologique et une collection de ses photos. L’association Patrilub a publié « Marc Deydier 1845-1920 » en 2005, ouvrage collectif qui fait un point sur la vie et des activités de Marc Deydier illustré de photos.
L’étude « un monument romain à Cabrières d’Aigues (Vaucluse) par M.Marc Deydier » (extrait Bulletin archéologique 1912) a été rééditée par A.C.I.E en 1996
Crédits
Photo d’en-tête : collection Lionel Guin-Ansouis Patrimoine
Photo de Marc Deydier : « Marc Deydier 1845-1920 » (Patrilub 1905)
Page de garde et photo de la scène de halage : « un monument romain à Cabrières d’Aigues (Vaucluse) par M.Marc Deydier » (extrait Bulletin archéologique 1912 A.C.I.E 1996)