Yves Barnouin le maçon combattant

Yves Barnouin a été une figure essentielle des Anciens Combattants d’Ansouis, vice-président puis président des anciens combattants d’Ansouis, toujours présent à nos côtés. C’est aussi un ansouisien de vieille source qu’il faut connaître.

Yves nait le 28 juin 1932 de Angèle et Fernand Barnouin qui habitent alors dans la rue Grande. Les Barnouin sont une vieille famille ansouisienne. L’arrière-grand père était déjà agriculteur sur la commune. La famille venait de Malaucène sur les pentes nord du Ventoux. Fernand a créé une petite entreprise de maçonnerie en 1936.

Yves suit ses études jusqu’au certificat d’étude puis entre comme apprenti dans l’établissement de son père. Le 1 mai 1953, il est appelé au service au 8ème Dragon en Allemagne. Mais au conseil de révision, il avait été déclaré inapte à la marche et au sport. Il est donc envoyé dans les services auxiliaires. Il est adressé pour faire un stage d’infirmier. Mais les animateurs ayant fait toutes les sessions du stage avec une activité physique qu’il ne peut pas faire, ce stage n’est pas validé. Il est cependant envoyé à l’infirmerie, où après lui avoir fait faire une dictée, il est nommé secrétaire. Il reste dans ce poste pendant tout son service, à Saarburg à proximité de Trèves. Il est enfin renvoyé dans ses foyers le 30 octobre 1954.

le soldat Barnouin

Yves reprend alors l’entreprise familiale, son père ayant dû arrêter du fait de problèmes de santé. Mais, à sa grande surprise, il est rappelé pour servir en Algérie le 18 avril 1956 . Il est affecté aux transmissions au Deuxième Régiment d’Infanterie Coloniale (2ème RIC). Cette unité est essentiellement composée d’habitant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il y avait beaucoup de marseillais, de toulonnais, de niçois, quelques parisiens malgré tout. Il va passer les huit mois dans la région d’Aïn Témouchent dans l’Ouest de l’Algérie. Son unité migrait régulièrement de fermes et en fermes. La compagnie assurait des opérations de maintien de l’ordre. Peu d’accrochages avec les fedayins et peu de blessés. Mais le séjour commence par la mort de 2 appelés. Le commandant de l’unité en pleure. C’était un homme près de ses soldats. Lors de la séance de la toilette du matin, les hommes faisaient la queue avec leur casque pour avoir de l’eau pour se laver. Le commandant acceptait de se mettre dans la queue avec ses hommes. Son adjoint était moins civil. Il demandait à Yves de prendre son casque pour lui ramener de l’eau. Le jeune troufion passait devant la file avec le casque de son capitaine, malgré les regards désapprobateurs des autres.

Entretemps deux autres soldats sont morts lors de l’attaque d’une ferme. Celle-ci était occupée par des fedayins qui reçurent avec des armes des soldats français. Finalement ses supérieurs nomment Yves Barnouin 1ere classe, son nom passant sur le dessus de la liste. Enfin le 16 novembre 1956, il est démobilisé et retrouve son métier de maçon à Ansouis.

Le vignoble d’Ain Temouchent en 1952

La période est celle où le village se repeuple et se reconstruit. Il y a beaucoup de travail pour un maçon, et il fait finalement peu de chantier en dehors de la commune. Il habite rue du petit portail, là où se trouve maintenant le santonnier du village, M. Galli. Pendant 40 ans il fera des réparations au château, en particulier en changeant toutes les fenêtres. Il travaille aussi à Martialis en 63-64 à la demande de Marthe Fouque-Curnier ; Venu pour nettoyer les gouttières, il remplace le poêle, bouche la cheminée pour éviter la fumée dans la cuisine.

1969 état d’une maison d’Ansouis avant la reconstruction de la fin du XXe siècle

En 1963, il épouse Josyane avec qui il aura 2 filles. En 1982, ils s’agrandissent en construisant une villa au quartier du Praderet. La place commençait à manquer rue du petit Portail pour l’habitation et pour l’entreprise.

Parallèlement, Yves s’implique dans la vie de la communauté d’Ansouis. Avec quelques jeunes amis (ils ont la vingtaine), il participe à la refondation de la Fauvette, la société de chasse d’Ansouis qui s’était arrêté pendant la guerre. Il est aussi à l’association de la pétanque, enfin il entre au conseil municipal avec son ami Paul Allemand en 1971. Il participe à la fondation d’une Amicale des donneurs de sang. Lorsque Paul prend la place de maire en 1975, Yves accepte de l’accompagner et devient adjoint au maire pendant trois mandats.

Il n’y avait pas d’association d’anciens combattants à Ansouis. Le village était petit, et ceux qui voulaient maintenir la camaraderie des combattants pouvaient aller à l’Association de Cucuron. En 1953, Maurice Molard arrive à Ansouis et achète une maison rue Basse. Le temps passe et Maurice propose en 1977 à quelques amis dont Yves de fonder l’Amicale des Anciens combattants d’Ansouis. Il y a là aussi Monsieur Establet et Monsieur Chanaud. Yves devient tout de suite vice-président. Maurice a toujours son habitation principale à l’Isle-sur-Sorgue, et il se sert d’Yves comme correspondant sur place (même s’il vient tous les lundis à Ansouis).

En 1992, Yves prend sa retraite et cède une partie de son activité et de son matériel à un neveu. Il a quitté le poste d’adjoint à la mairie en 1989, en même temps que Paul Allemand.

En 1996, Maurice Molard décède à la suite d’un accident de la route à Cheval Blanc, en revenant d’Ansouis vers l’Isle sur Sorgue. Yves devient président, accompagné par Maxime Fouque, Vice-Président (celui-ci avait pris sa carte d’ancien combattant dès son arrivée à Ansouis en 1988).

Enfin en 2019, il cède la place de président de l’Amicale à Pierre Bohringer, et la même année il quitte Ansouis pour s’installe aux Jardins d’Antine à Pertuis. Mais encore bon pied, bon œil malgré son âge, il continue à suivre les activités de l’Association.

Les dirigeants d’Associations d’Anciens Combattants du Sud Luberon en 2014. Yves est au deuxième rang à gauche, derrière le président de Vaugines, son trésorier Jean-Paul Martin à coté (décédé depuis), au premier rang à l’extrême droite Guy Bommarrito. Parmi les autres présents au milieu au premier rang Mme Janine Grange, derrière elle le président de Pertuis, au dernier rang à l’extrême droite M.Montauban, président de l’association de Cavaillon, devant lui Guy Simiand de Cucuron, à leur gauche Rampal de la Tour d’Aigues, encore à gauche au fond au dernier rang à sa gauche Dumond, l’ancien président de Pertuis

Crédits

Photos d’Yves et des responsables des Associations d’Anciens combattants de la région : collection personnelle d’Yves Barnouin

Photo d’Ain Temouchent : Atlas photographique d’Algérie au XIX Congrès géologique international Alger 1952

Vue  du sud-est de la maison du Saint-Esprit. (c) Région Provence-Alpes-Côte d’Azur – Inventaire général- Gérard Roucaute, 1968 IVR9319688400971Z

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